mercredi 15 février 2012
Nouveau scandale dans le secteur des hydrocarbures La brigade financière enquête sur le projet Sonatrach-Orascom dans l’ammoniac
INFO tsa-algerie.com. Le secteur de l’énergie en Algérie risque de subir un nouveau coup dur. Après la série de scandales qui ont frappé la Sonatrach en 2009 et en 2010, de sérieux doutes planent sur la mise en exécution du projet de complexe d'ammoniac et d'urée à Arzew, dans l'ouest du pays, dont la première pierre a été posé par Abdelaziz Bouteflika en 2009. Considéré comme "le fleuron" de l’industrie pétrochimique en Algérie et dans le monde arabe, ce complexe, dont la mise en exploitation était prévu en février 2011, est réalisé entre Sonatrach et l’égyptien Orascom. Mais son avenir est incertain. Il fait l’objet, d'une part, d’une enquête de la brigade de renseignement financière et, d'autre part, de poursuites judiciaires par la douane algérienne.
En effet, selon des informations et des documents obtenus par TSA, la brigade de renseignement financière vient de saisir plusieurs institutions, notamment l’Agence nationale pour la promotion et le développement des investissements (Andi). La correspondance dont TSA détient une copie explique que cette enquête rentre « dans le cadre de la loi 01 05 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». La brigade financière s’intéresse aux « déclarations d’investissements de Sorfert SPA [la société réalisatrice du projet de complexe d'ammoniac, NDLR] et aux avantages fiscaux accordés dans le cadre du code de l’investissement ».
Une perte estimée à 50 millions de dollars par mois
Cette situation inquiète les dirigeants de Sorfert SPA. Ces derniers ont saisi le 15 janvier dernier le Directeur des douanes algériennes, en prenant soin de d’adresser une copie de cette correspondance au président de la République et aux différents établissements ministériels concernés. Dans cette lettre, dont TSA a obtenu copie, les responsables de Sorfert SPA sollicitent le président de la République, le Directeur de la douane et le gouvernement pour trouver une issue à leur situation. Ils estiment que les poursuites judiciaires du service des douanes à leur encontre pourraient « causer l’arrêt d’un projet stratégique pour la Nation ».
Selon leur courrier, « tous les indicateurs économiques de cet investissement national sont alarmants ». La société se trouve confrontée à plusieurs problèmes qui entravent le projet devant le nombre de poursuites contentieuses émises qui « s’élèvent à une centaine », lit on dans le document.
Les conséquences financières sont également incommensurables et néfastes pour le trésor public, étant donné que l’entreprise est en cours de réalisation et n’est pas productrice pour le moment. En effet, selon les estimations faites par les responsables de Sorfert, « l’État algérien perd 50 millions de dollars par mois de retard par rapport à la réception de cette usine qui aurait dû être livrée au cours du mois de février 2011 ».
Sorfert craint également pour ses cadres algériens et étrangers. « Suivant le même raisonnement, et selon la législation en vigueur, même les responsables de l’entreprise, de différentes nationalités et d’une potentialité élevée, seront frappés d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 7 ans », écrit la Sorfert.
Sorfert cherche un terrain d’entente et se dit prête à « tout montant pouvant garantir sa bonne foi envers le trésor public », selon le document.
TSA a tenté de joindre les responsables de Sorfert. En vain. Le ministère de la participation et de la promotion de l'investissement vient de saisir le Directeur général de l’Andi pour vérifier si les poursuites judiciaires menées par les services des douanes affectent réellement la réalisation de ce projet.
Un projet lancé par Chakib Khelil
C’est une association entre Sonatrach (49 %) et Orascom (51 %) qui a donné naissance en mars 2007 à une filiale conjointe, la Sorfert. Cette société a pour objet la réalisation, l’exploitation et la gestion du complexe de fertilisants. Le contrat a été signé sous l’égide de l’ancien ministre de l’énergie, Chakib Khelil. Le plan de financement pour la réalisation de ce complexe d'Arzew prévoit la participation de pas moins de cinq banques nationales, la BNA, BEA, CPA, Cnep Banque et BDL. Ces banques financent 70 % du montant du projet, soit plus de 1,1 milliard d'euros sur les 1,5 milliard prévus.
La société conjointe de commercialisation offshore ou onshore Sorfert Marketing dans laquelle Sonatrach détient 49 % des actions et OCI les 51 % des actions restantes, se chargera de l’exportation et de la commercialisation des produits finis sur le marché international.
mercredi 15 février 2012
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