SECURITE ALIMENTAIRE …………..CADRES DU SECTEUR SOUS PAYES ET SOUS ALIMENTES
Longtemps facteur essentiel d’unité nationale et d’ascension sociale, notre agriculture est en crise ; elle ne parvient plus à subvenir aux besoins croissant et continus des 35millions d’Algérien et accomplir les missions qui lui sont confiées. Une politique fondée sur une agriculture identique dans ses exigences et ses qualités en tous points du territoire, n’est plus qu’une fiction car la carte agricole a engendré des régions ghettos. Le secteur de l’agriculture a connu depuis l’indépendance du pays àce jour, plusieurs reformes, dont la dernière en date du15 Aout 2010 est l’accession à l’exploitation par voie de la concession (loi n°003-10 du 15/08/2010).
Dans le contexte d’affaiblissement et de renoncement à transmettre les bases scientifiques- à commencer par la formation, ce sont les cadres les moins favorisés qui en sont les principales victimes d’un système fondé sur le favoritisme. Mais, la société toute entière est ébranlée. Le secteur agricole est structurellement incapable de pallier ces injustices en raison de sa taille démesurée qui le rend ingouvernable et irréformable. La forte progression du budget depuis l’indépendance n’a pas enrayé l’effondrement des performances de notre secteur agricole. Force est de constater un ingénieur agronome qui exerce en sa qualité de cadre et percevant un salaire de gardien au niveau d’une structure dite souveraine de l’Etat ; cette injustice est niée par les structures concernés (fonction publique) qui réagissent, comme toute administration, par plus de contrôle et de contraintes. Cet activisme aggrave la situation car il répond à un impératif de conformité, non aux difficultés réelles. Il est urgent de rompre ce cercle vicieux en introduisant souplesse et autonomie pour répondre aux vrais besoins.
Il faut que cet Etat accepte d’aligner les cadres du secteur en matière de salaire et régimes indemnitaire, promouvoir l’initiative des agronomes et reconnaitre leur qualité d’ingénieur de conception.
A la veille de la célébration de la journée mondiale de l’alimentation (le 16/10/2011) le constat est amer Les cadres de l’agriculture à tous les niveaux de responsabilité sont marginalisés, confinés dans des taches administratives, les techniciens de l’agriculture sont devenus par la force des choses pour la plupart des illettrés, sans mise à niveau, loin des révolutions scientifiques et technologiques que connaissent les sciences agricoles, à l’ère de l’internet, des OGM et autres découvertes qui ont révolutionnés de fond en comble les stratégies agricoles au niveau mondial, sans moyens logistiques, sous-rémunérés et souffrants pour certains d’eux de malnutrition et de maladies chroniques, ils regardent en spectateurs désabusés le train de la modernité filer à la vitesse du TGV sans aucune chance de s’accrocher à l’un de ses wagons.
Toutes ces réformes ont prouvé leurs limites, conçues et décidé au plus haut niveau du pouvoir, elles n’ont jamais fait l’adhésion autour d’elles, les personnes les plus concernées n’ont jamais été associées à la politique agricole de ce pays, les résultats de ce mépris sont une dépendance de plus en plus accrue de notre pays en matière de produits agricoles de première nécessité vis-à-vis de l’extérieur, engendrant une facture alimentaire se chiffrant en dizaine de milliards de dollars, une spéculation record sur le foncier agricole, un démembrement accentué des exploitations et l’abandon du travail de la terre.
Les vulgarisateurs dans les pays développés sont la locomotive de l’essor de l’agriculture de par leur formation (experts dans leur majorité), leurs âges, leurs prérogatives élargies, de gros moyens matériels et pécuniaires et surtout beaucoup de considération de la part des pouvoirs publics. Par contre, chez nous les vulgarisateurs sont les parents pauvres du secteur, sans moyens matériels ni didactiques, ils végètent dans des communes qui déjà elles-mêmes sont livrées à de multiples défis insurmontables, sans aucune chance de peser d’un quelconque poids sur le devenir de leur secteur.
Aujourd’hui les contrats de performance ont connu selon ses initiateurs une réussite significative, les productions agricoles enregistrent des hausses spectaculaires sur papier alors que sur le terrain l’agriculture est sinistrée.
Ce constat pour le moins juste, nous interpelle tous, du premiers responsable du secteur au plus petit agriculteur de ce pays et exige de nous à regarder en face les choses et à redéfinir une autre politique agricole à même de nous préserver de la famine et des conséquences désastreuses qui découleront de notre aveuglement à vouloir à tout prix nier l’évidence.
L’association de tous les acteurs du secteur à la redéfinition d’une nouvelle politique agricole, et la reconsidération de l’encadrement de secteur par la mise à sa disposition des moyens de son épanouissement sont les seuls remèdes à même de nous garantir l’autosuffisance en produits agricoles, non pas de compter sur la hausse intempestive des prix du pétrole qui constitue une richesse éphémère.
ALGER LE 15/10/2011
LA PRESIDENTE
KHELID Meriem
mardi 1 novembre 2011
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